Allemagne : l’infâme résurrection d’un prêtre

Que se soit Angela Merkel ou...
Gerhard Schröder, les Chanceliers allemands ont toujours fait preuve de bienveillance à l’égard de Winfried Pilz dont personne ne s’imaginait qu’il pût abuser d’adolescent(e)s avec une prédilection pour les jeunes hommes.

Allemagne – Les scandales de pédophilie qui frappent de plein fouet les milieux ecclésiastiques allemands deviennent de plus en plus malsains car ils frappent un prêtre décédé à tel point charismatique qu’il était parvenu à acquérir la confiance, non seulement de la population, mais de ses dirigeants. Tous les Chanceliers, dont Gerhard Schröder et Angela Merkel sont tombés dans son piège et l’ont souvent utilisé pour s’attirer une popularité auprès des électeurs catholiques. Cet homme s’appelle Winfried Pilz, il est né en 1940 à Görlitz près des frontières polonaise et tchéque, est devenu vicaire à l’âge de 26 ans et s’est toujours intéressé aux jeunes en difficultés. Pilz a acquis sa notoriété après avoir été crée « les chanteurs à l’étoile », une chorale pour laquelle il a lui-même écrit ou adapté de nouveaux chants spirituels dont Laudato Si tiré d’une encyclique du pape François. Cette chorale a obtenu le statut d’organisme missionnaire pour enfants, lequel organisme fut présidé de 2000 à 2010 par Winfried Pilz en personne, ce qui lui a permis en 2007 de devenir le président du Conseil missionnaire allemand. De 2010 à 2012, il a séjourné à Prague en tant qu’aumônier et dirigé la paroisse germanophone tchèque. Estimant sa « mission » accomplie, Winfried Pilz a décidé en 2012, à l’âge de 72 ans, de prendre sa retraite et de se retirer dans un village discret, Leutersdorf situé à quelques kilomètres de sa ville natale. Ce n’est qu’après son décès que les Allemands ont appris qu’un jeune adolescent de 17 ans, s’était rendu en 2012 à l’archevêché de Cologne pour dénoncer les abus sexuels dont il disait avoir été victime de la part de Pilz. Ce jeune homme semble avoir été suffisamment crédible pour obliger l’archevêque de Cologne alors en fonction Mgr Joachim Meisner, à infliger une amende au prêtre et à lui interdire tout contact avec des mineurs.

Pile a « inspiré, renforcé et accompagné dans la foi de nombreux jeunes en tant qu’aumônier diocésain de la jeunesse » : c’est ce qu’a écrit l’assistant de l’actuel archevêque de Cologne, Mgr Woelki, dans la nécrologie de Pilz !

Une justice qui ferme les yeux

L’affaire Pilz a été signalée, en 2018, au parquet qui n’a alors ouvert aucune enquête sous prétexte que les faits étaient prescrits. Il a fallu attendre 2021 pour que tous ces éléments soient révélés au grand public qui a eu connaissance d’abus sexuels sur mineurs remontant aux années 1980. Des appels ont alors été lancés dans tous les lieux de travail de Pilz. Etant donné qu’il jouait de sa célébrité pour multiplier des actions soit-disant humanitaires, on imagine l’importance du travail auquel les enquêteurs ont dû faire face. Toute sa carrière ecclésiastique, y compris la période 2012-2019 où il collaborait, bien que retraité, avec l’évêché de Dresde, a dû être étudiée à la loupe. Parmi les personnes les plus blessée et humiliées se trouvent naturellement les membres des familles et de l’entourage des « chanteurs à l’étoile » qui s’imaginaient avoir confié leurs protégés à un homme de confiance alors qu’il s’agissait d’un prédateur sexuel. Chaque année ces gamines et gamins innocents se réjouissaient entre Noël et le 6 janvier, fête des Rois, en allant frapper à la porte des habitants pour collecter des fonds. Winfried Pilz leur demandait d’écrire à la craie sur la porte des donateurs les trois lettres C,M et B, soit Christus mansionem benedicat (que le Christ bénisse cette maison). En 2020, cette collecte a rapporté à l’église catholique 49,3 millions d’euros. Parallèlement aux procédures qui s’annoncent et concernant les actes pédophiles dans l’église, il serait utile d’en engager d’autres pour savoir où ce pactole a atterri. kb

 

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