Allemagne/France – Bien qu’ils soient à analyser avec une extrême prudence car ils ne reflètent pas la réalité, les chiffres officiels concernant le nombre de personnes sans domicile fixe méritent d’être publiés car ils donnent l’occasion d’évoquer un fléau qu’aucun pays ne parvient à éradiquer. Que deux pays, à l’instar de la France et de l’Allemagne qui se prétendent les moteurs de l’Europe y soient toujours confrontés en dit long sur l’impuissance et l’incompétence des personnes qui les dirigent. Depuis des décennies, résoudre la crise du logement fait partie des promesses électorales, mais dès le pouvoir acquis, elles sont aussitôt oubliées. Et de déplorer chaque année et de chaque du côté du Rhin des faits qui sont tellement ancrés dans les habitudes qu’ils en deviennent purement et simplement normaux. Il en va du nombre de SDF comme celui de morts par cancers ou par accidents de la route, à force de les constater on finit par ne plus y faire attention. Officiellement, ils sont 143.000 à ne pas avoir de toit sur la tête mais ce nombre n’inclut pas toutes les personnes qui vivent en colocation par nécessité ou qui sont hébergés à titre gracieux par des amis ou des membres de leur famille. Toutes devraient être comptabilisées car toutes ont le droit de vivre sans dépendre de leur prochain. En Allemagne, le nombre de SDF a atteint un record à 422.000, soit 38,8% de plus qu’en 2011, à cause d’une hausse croissante des loyers qui a provoqué l’expulsion de milliers de personnes de leur logement. A cette pénurie de logements touchant les nationaux, est venue se greffer à partir de 2016, soit un an après l’arrivée massive de migrants, celle concernant les réfugiés, qui a frappé l’an dernier, selon l’association fédérale d’aide aux sans domicile fixe, 441.000 personnes. Ces dernières données ne sont que des estimations, dont chacun sait qu’elles sont tronquées, car personne ne connaît le nombre exact de clandestins qui séjournent sur le territoire. Les associations humanitaires, à l’instar de la Fondation Abbé Pierre en France, tirent la sonnette d’alarme car la désocialisation de populations due au manque de logements, risque d’avoir des conséquences dramatiques sur l’ensemble de la société. kb
